Nos 4 journées de GQ d'hiver sont achevés et je revient sur ce rendez-vous qui rassemble des chiens hors normes, de véritables guerriers au mental exceptionnel.....
Ses 4 jours de GQ font du bien au moral.... Simplement parce que nous y retrouvons les vrais valeurs de ce métier passionnant ; le respect, c'est pour cela qu'il est de forme de féliciter les conducteurs de ses véritables formule 1 et de saluer nos juges qui ont oeuvré, comme les conducteurs, parfois face aux éléments naturels.
Ce qui aide également à créer cette ambiance particulière vécue à l'occasion de ses 4 jours de GQ, ce sont les amateurs avec notre ami Graziano comme chef de fil qui représentaient cette saison 25% des chiens conduits.
Je pense que les pros qui présentent en Grande Quête ont pour la majorité un esprit d'amateur. Et puis, ce qui est savoureux, c'est que les juges ne sont pas les derniers à détailler les grands parcours !
Merci à nos guides, Jean, Christian, Philippe qui sont les travailleurs de l'ombre mais qui mettent les concurrents dans les meilleurs conditions. Souvent ils savent dire le petit mot pour remonter le moral des participants.
Nous remercions également les agriculteurs et les présidents des sociétés de chasse sans qui nous ne pourrions pratiqué
notre sport préférer, merci pour leur accueil et leur étroite collaboration, pour le prêt de leurs terrains sur lesquelles les 48 chiens ont évoluer pendant ces 4 jours de
Grande Quête.
Nous souhaitons que ce type de concours perdure parce que ces compétitions sont si difficiles et si exigeantes que seuls les grands chiens peuvent espérer y briller.
Cette année les setters ont dominé les débats ; mais nous avons vu quelques jeunes pointers qui devraient renter dans la cour des grands très prochainement....
Nous somme tous impatient de retrouver cette ambiance, mais en attendant, nous vous souhaitons une bonne et heureuse année à toutes et tous ainsi qu'à tous vos compagnons à 4 pattes.
Un beau et bon vainqueur notre ami Graziano à gauche sur la photo en compagnie de son fantastique GLAUKOS un Setter Anglais plein de talent, un preneur de point de 1ère classe avec une amplitude de quête énorme, des remontés d'émanations des plus strictes, enfin un vrai grand canard.
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Mon ami Graziano, un amateur passionné et éclairé.
Graziano a commencé il y a une vingtaine d'années avec une Setter Anglais, Ive de la Ferme St Vannes. Il a fait également des épreuves à " l'Allemande " et puis du Gibié Tiré et des BICP, il adore encore aujourd'hui ce genre d'épreuve. il a débuté " la Grande Quête " par hasard en 2003 avec un Setter Anglais Mâle, Yoga de Coriam, et le soir il obtient le titre suprême l' IT.
Vous pouvez retrouver son interwiew dans la rubrique " CONCOURS GQ ".
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LA GRANDE QUÊTE, pour les races de chiens britanniques, peut-être comparée à ce qu'est la Formule 1 à l'automobile : Un Must.
De cette discipline sont issus les plus Grands Chiens. Des sujets dotés d'un grand nez, d'un esprit de décision et d'initiative hors du commun, d'une grande passion de la recherche du gibier, et, cerise sur le gâteau, d'un style proche de la perfection.
Plus qu'un concours ou qu'une compétition, la raison d'être essentielle des fields-trials est avant toute autre chose la selection des sujets les plus représentatifs de leur race en vue de la reproduction des chiens destinés à la chasse. Pour la Grande Quête, cette selection exige de la part des chiens des qualités naturelles maximales.
Mais avant d'évoquer cet aspect classique et pratique, arrêtons nous d'abord sur les réactions émotionnelles d'une telle rencontre, vous le saurez et il y aura bien des choses que vous aurez oubliées avant que le souvenir ne vous en ait quitté.
La Grande Quête presque constamment terne, mais illuminée de plusieurs minutes éblouissantes. Un quart d'heure pendant lequel, à chaque seconde, en toutes circonstances, l'irréparable peut se produire. Quoique ce ravissement mêlé d'anxiété nous semble par trop éphémère, ce sera la révélation, peut-être " l'enfièvrement ", cette passion qui comme la foi soulève les montagnes, ou bien cette folie qui n'appartient qu'à cette institution, mais n'est-on pas toujours un peu fou quand on n'est pas sage à la manière des autres ?
Est-il déplacé ou éxagéré de considérer la Grande Quête comme un art ? Un art mineur certes, modeste, " impermanent ", fugace ; un art tel que lorsque l'exécution de l'oeuvre est terminée, il n'existe plus que dans la mémoire de ceux qui l'ont vu et disparaît avec eux. Les toiles du peintre, les livres de l'écrivain demeurent ; le grand parcours, lui, ne laisse de trace que dans la mémoire des témoins et la mémoire, elle, n'est que ce qu'elle est, pas toujours fidèle.
Vous avez le droit de penser que l'art d'un artiste peintre ou celui d'un écrivain renommé démontre plus de constance que celui prétendu de la Grande Quête. Mais nous n'avons connaissance que des toiles ou des livres qu'on veut bien nous livrer ! Combien d'essais de maîtres ont fini au panier ? Combien de ratures ou de retouches sont nécessaires pour atteindre la perfection que nous admirons ? La Grande Quête ignore le play-back, tout est en direct...
On peut recevoir la Grande Quête aussi passionnément ici ou là, comme on assiste aussi passionnément à une partie de football en Angleterre ou en Ecosse qu'on le fait en Italie ou en Espagne.
Il n'en demeure pas moins une différence de sensibilité dans la perception du spectable entre deux publics issus de civilisations anglosaxonne d'un côté et latine de l'autre.
L'ambiance et l'atmosphère qui se dégagent dans le stade de Manchester sont différentes de celles d'un match disputé dans le " Nou Camp " de Barcelone. Il n'est pas question ici de privilégier les unes au détriment des autres, mais simplement d'essayer de comprendre cette dissemblance.
Peut-être s'agit-il d'une passion plutôt rationnelle pour les uns et d'une émotion plus sensitive pour les peuples du sud ? Le coeur et la raison ?
L'envie de donner du rêve, d'une activité d'origine purement britanique, la chasse au chien d'arrêt de race anglaise et part extension les fields-trials, les Européens du continent ont développé un sport spectacle où l'inspiration est présente : on participe avec le corps et avec l'âme. L'inspiration ne se commande pas, elle arrive ou n'arrive pas ; mais elle est plus près de celui qui a une conception artistique des choses que de celui qui ne l'a pas.
La majorité des individus de la Grande Quête, d'où qu'elle provienne, peut avoir l'expérience, le métier, l'aisance mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont inspirés.
Cela n'arrive qu'à ceux qui ont une conception artistique de la chose, de ceux qui ont envie de donner du rêve.
Ce qu'on pourrait appeler l'art de la Grande Quête, c'est justement ce qui ne s'apprend pas, ce qui ne peut pas s'enseigner.
Dans chaque parcours, il faut laisser aller son âme ; à chaque lacet, laisser à sa sensibilité le temps de résonner pendant que passent et repassent devant soi les chiens. Dans l'individu de Grande Quête il y a un zeste de poète, cet-à-dire de quelqu'un qui ne pense pas assez, une lueur d'artiste ; rien de fantaisiste pourtant mais un peu plus d'âme. Bien sûr, cela n'est toujours pas très bien compris : ils sont fous ces Romains !...
Le nec plus ultra de la Grande Quête, c'est de faire en sorte que les choses paraissent faciles, mais aussi qu'elles le soient, avec le plus grand naturel.
La Grande Quête la plus jolie est celle qui ce fait le plus naturellement. Le couple " homme-chien " doit arriver avec l'énergie dont il dispose, c'est-à-dire avec du sentiment. On le transmet et on le partage lorsqu'on peut le ressentir très fort. Triompher sans sentiment, ce sera sûrement passager, ce sera vite oublié. L'art de la Grande Quête n'est pas qu' une simple affaire de technique ; il y faut également cette sorte de feu intérieur qui n'est pas toujours là.
Le poëte a dit un jour : on ne peut rien faire de grand sans une parcelle d'amour.